dimanche 31 août 2008

AVANT-PROPOS

Les églises se vident, mais rien ne nous dit que la foi s’en va. Beaucoup de croyants ne se reconnaissent tout simplement plus dans le cadre actuel de l’Église institutionnelle. Certains autres n’y trouvent tout simplement plus leur place. Pourtant, Jésus de Nazareth et les Évangiles qui en témoignent demeurent bien présents dans l’esprit et le cœur d’une grande majorité de ces personnes. Ils sont cette Église « hors des murs » que l’on pourrait également appelée l’Église de la diaspora, dispersée dans les multiples milieux de vie.

Ces MÉDITATIONS INACHEVÉES se veulent un point de départ pour alimenter la réflexion et permettre à ces croyants et croyantes qui vivent en marge de l’Église institutionnelle d’approfondir leur foi et d’y trouver ce lien profond qui les unit à l’Église universelle, ce Corps vivant dont le Christ ressuscité est la TÊTE. Il appartiendra à chaque lecteur et lectrice de compléter ces méditations à partir de son propre vécu et de cette foi qui l’interpelle selon le don de l’Esprit.

Ces MÉDITATIONS INACHEVÉES s’adressent également à tous les pratiquants institutionnels qui vivent une foi profonde, mais dont il leur est difficile de comprendre les comportements de ceux et celles qui délaissent nombre de ces pratiques sans pour autant délaisser leur foi. Elles seront, pour plusieurs, l’occasion d’approfondir certains aspects de la vie de foi et de l’engagement de l’Église dans le monde. Elles pourront, à l’occasion, être une source de renouvellement de cette même foi dans le sens d’un engagement encore plus concret dans leur milieu de vie.

Ce partage, je le fais le plus simplement du monde et sans aucune prétention. Mes expériences de vie m’ont conduit à approfondir diverses facettes de cette foi qui ne m’a jamais abandonné, même dans les moments les plus sombres de ma vie. J’y ai toujours trouvé lumière et réconfort. Il y a eu ces années d’enthousiasme (1960-1969) qui m’ont conduit à la vie religieuse et au sacerdoce. Ce furent des années qui m’ont fait vivre Vatican II, les premières réorganisations des communautés religieuses et l’élan d’une nouvelle forme d’engagement sacerdotal dans la société. Vinrent par la suite des années toutes aussi emballantes, celles d’un engagement missionnaire en Amérique latine (1969-1972), particulièrement au Chili au moment de la prise du pouvoir par le grand démocrate Salvador Allende. J’y ai travaillé comme curé d’une paroisse en milieu défavorisé jusqu’à la fin de 1971. C’était les années où prenaient forme la théologie de la libération et les premières expériences des communautés de base. Des problèmes d’orientation pastorale avec mon évêque ont conduit les autorités oblates à me suggérer un retour au Canada. J’en ai alors profité pour étudier les sciences politiques et participer à l’activité de divers organismes de coopération internationale (1972-1977). Tout en obtenant une Maitrise dans cette discipline, j’ai occupé divers postes à SUCO, OXFAM-QUÉBEC, CARREFOUR TIER-MONDE. Suite au coup d’État militaire (1973) qui renversa le gouvernement démocratique de Salvador Allende, je me suis associé au Comité Québec-Chili pour promouvoir auprès du Gouvernement canadien l’accueil des réfugiés politiques en provenance de ce pays. Son empressement n’était pas aussi grand que lorsqu’il s’agissait de recevoir les réfugiés des pays de l’Est.

En 1977, je suis invité à me joindre au cabinet politique du Ministre des Affaires culturelles et des Communications du Québec sous la responsabilité de Louis O’neill. Une année plus tard je laissais la communauté des Oblats et informais par la même occasion les autorités ecclésiales, ma famille et amis de mon changement de statut. En 1978, je me mariais. De cette union naîtront deux filles dont l’une, mon ainée, me donnera un premier petit fils. Ce fut une période où l’essentiel de mon travail s’est réalisé au ministère des Relations internationales du gouvernement du Québec. En 1999, j’ai pris ma retraite et au début de 2008, ma conjointe m’annonce, après 30 ans de vie commune, sa décision de divorcer. S’ouvre alors une nouvelle page sur la recherche constante de la volonté de Celui qui habite nos vies. Un vécu, donc, qui n’a rien de la perfection, mais qui me rapproche toutefois de nombreux croyants à la recherche de cette même Volonté du Père. C’est ce qui donne à ces MÉDITATIONS un ton particulier.

Il faut donc lire ces méditations comme le regard d’un croyant en marche dans un monde aux multiples facettes et soucieux d’être le plus près possible de l’Esprit de ce Jésus de Nazareth. J’ose espérer que ce soit ce même Esprit qui inspire et guide votre démarche. Ne sommes-nous pas tous appelés à vivre de l’amour miséricordieux du Père qui nous veut tous et toutes près de lui. Il nous veut également engagés avec Lui dans cette œuvre du Royaume à bâtir et à réaliser, cette Humanité vivant de justice, de vérité, de paix et d’amour.
Je publierai chacune de ces méditations qui m'ont été inspirées par le quotidien de la vie et de l'actualité. Il vous appartiendra d'en poursuivre la réflexion à la lumière de votre propre vécu.
oscar fortin

2 commentaires:

Paul Lou Courriel a dit…

Bonjour Mr Fortin
J'ai découvert vos écrits par le dernier paru dans Réseau international : le langage Apocalyptique que nous vivons . Je partage votre
" humble avis" une confrontation est devenue inévitable. La tonalité de votre article évoque dans mon esprit un livre qui a compté parmi mes lectures ces dernières années . " Ce soir l'apocalypse" de Bertrand Acquin Publié a l'âge d'Homme en 2006 voici un passage du 4em de couverture. " Relisant attentivement le texte de Saint Jean, mais aussi différentes sources païennes. L'auteur en arrive a la conclusion que tous les signes annonciateurs de l'Harmagedon se sont manifestés ces dernières années. En cent ans a peine, l'Histoire s'est emballée: la consommation consumante ... a pris possession des âmes, la Prostitué de Babylone siège bel et bien au bord des Grandes Eaux, et le mal prévu depuis le début de la création est sur le point d'arriver. L'auteur se défend bien d'exploiter les thèmes catastrophiques dont se nourrissent les médias. Son objectif est de mieux faire comprendre l'entropie des temps de la fin."
J'ai lu tout ce ce que j'ai pu trouvé sur vos différents blogs, Pour une société au service de l'humain avec ce dessin très symbolique de l'Aigle de l'empire globaliste , Tlaxcala et.. Votre notion ou concept "d'Eglise hors les murs" et de libre penseur
me plait beaucoup car pour mon père qui était né en 1919 comme pour beaucoup d'hommes de sa génération surtout en France
qui se voulaient et se définissait ainsi, libre penseur signifiait anticlérical-bouffeur de curé et bien sûr athée !
Ce n'est pas exactement mon cas ...
Cordialement. PLC

Oscar Fortin a dit…

Merci beaucoup pour votre commentaire,